
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, ce mardi 4 mars 2025, au palais de Carthage, Wajdi Hedhili, ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières.
Selon un communiqué rendu public sur la page officielle de la présidence de la République, au début de la rencontre, le président de la République a rappelé le projet lancé au milieu des années 1970, visant à réaliser un cadastre complet du territoire tunisien. Toutefois, ce projet a été interrompu, bien que les fonds nécessaires aient été disponibles. Cette interruption ou suspension n’avait d’autre but que de dissimuler de nombreuses irrégularités, notamment en ce qui concerne certaines terres agricoles appartenant à l’État.
Le président a également souligné que les opérations d’accaparement qui se sont multipliées par la suite se faisaient sous couvert d’une légitimité prétendue. En effet, de nombreux biens ont été transférés du domaine public de l’État vers le domaine privé, avant d’être cédés pour des sommes symboliques — passant d’un millime à un dinar.
Le chef de l’État a donné des instructions pour procéder à un inventaire complet des biens publics appartenant au peuple tunisien. À ce sujet, il a cité plusieurs exemples, notamment des palais luxueux construits sans autorisation sur des terrains domaniaux. Il a mentionné des cas dans les gouvernorats de Bizerte et d’Ariana, où les personnes ayant accaparé ces propriétés appellent paradoxalement à appliquer la loi, que ce soit à travers les médias ou par l’intermédiaire de porte-voix qu’ils rémunèrent pour jouer le rôle de victimes.
Par ailleurs, le président a évoqué le projet de texte accordant la priorité aux créateurs de sociétés communautaires pour la location des terres domaniales. Il a souligné que ce droit de priorité, loin d’être une nouveauté, favorise la création de richesse et offre des opportunités concrètes aux chômeurs.
Finalement et non moins important , le président a mentionné un autre projet de texte visant à céder, à prix symbolique, des terrains destinés à la construction à la Société nationale immobilière de Tunisie (SNIT) et à la Société de promotion des logements sociaux (SPROLS). L’objectif est de faire de ce prix symbolique un véritable levier de la politique sociale de l’État, en rupture avec les pratiques des dernières décennies.